RĂ©sumĂ©de Le serment des catacombes. En 177, pendant le rĂšgne de Marc AurĂšle, une jeune fille de quinze ans arrive Ă  Lyon. C'est le dĂ©but de la persĂ©cution contre les chrĂ©tiens : les Romains ont en horreur ces « impies » qui refusent Del'empereur Constantin au pape Damase (306-384) C'est avec la « paix de l'Église », la reconnaissance officielle du christianisme par l'empereur Constantin et la conversion en masse des habitants de la ville que les catacombes chrĂ©tiennes vont connaĂźtre un dĂ©veloppement Ă©tonnant. Avec la paix de l'Église s'est Ă©galement dĂ©veloppĂ© le culte des martyrs, liĂ© surtout aux RĂ©sumĂ©de l'Ɠuvre par chapitres. Retour Ă  "PremiĂšre approche" AccĂ©der directement Ă  la Seconde Partie . PREMIÈRE PARTIE . Chapitre 1 : « De la condition et des occupations du fameux gentilhomme don Quichotte de la Manche » Don Quichotte, un hobereau de village qui frise la cinquantaine, se passionne pour les romans de chevalerie et finit par en perdre le jugement. Un 1m3q. Introduction 1 Outre les nombreuses lĂ©gendes urbaines sur les catacombes, le film rĂ©cent Catacombes » John Eric ... 2 Nous proposons le terme usager » des catacombes, tout en le distinguant de son emploi habituel d’ ... 1Sous les pieds des parisiens, en dessous des Ă©gouts et du mĂ©tro, des individus investissent illĂ©galement des kilomĂštres de galeries et de carriĂšres pour la majoritĂ© situĂ©es en Rive gauche de la Seine. Les carriĂšres souterraines de Paris appelĂ©es catacombes » sont des lieux qui posent de nombreuses questions d’ordre socio-anthropologique quant Ă  l’imaginaire et aux pratiques sociales associĂ©s Ă  un territoire. Dans les reprĂ©sentations collectives, ce sont des lieux chargĂ©s d’imaginaire morbide1 de marginaux, voire de dĂ©viants, des lieux mortuaires et donc inoccupĂ©s, inaccessibles et interdits au commun des mortels. Pourtant, pour les usagers2, ce sont de fait des lieux praticables et pratiquĂ©s au sein desquels ils produisent du sens, entretiennent des valeurs et un idĂ©al commun. Cet idĂ©al peut se rĂ©sumer comme le partage d’un trĂ©sor », d’un territoire magique », sacralisĂ© » qui doit rester entretenu et secret. Cet article vise Ă  comprendre les formes d’organisation ritualisĂ©e des usagers des catacombes de Paris dits cataphiles » et leurs liens avec la perpĂ©tuation d’un espace hĂ©tĂ©rotopique au sens foucaldien. 2AprĂšs avoir dressĂ© la singularitĂ© topographique des lieux Ă  la fois historiques et contemporains traces modernes et esthĂ©tiques, des idĂ©aux-types des cataphiles seront esquissĂ©s. Nous analyserons comment l’espace souterrain s’oppose objectivement et subjectivement phĂ©nomĂ©nologiquement Ă  celui de la ville. Le concept foucaldien d’ hĂ©tĂ©rotopie » sera convoquĂ© pour comprendre le caractĂšre magique » et sacralisĂ© » du lieu chez les pratiquants. Nous montrerons que l’organisation sociale des usagers des catacombes rĂ©sulte du caractĂšre hĂ©tĂ©rotopique une utopie vĂ©cue et localisĂ©e du lieu dont la pratique est clandestine. DĂšs lors, l’idĂ©al se perpĂ©tue sur le mode d’une organisation sociale, comparable aux sociĂ©tĂ©s secrĂštes », fondĂ©e par l’initiation, sur le secret et sa conservation. La mĂ©diation de cette pratique est crainte par les protagonistes. Elle pourrait avoir pour consĂ©quence l’intrusion de nouveaux venus qui ne respecteraient pas les codes sociaux d’usage et qui profaneraient les lieux. Par ailleurs, une sur-mĂ©diatisation des lieux pourrait entraĂźner la fermeture massive des entrĂ©es par les autoritĂ©s. 3La mĂ©thodologie de cette recherche repose sur des observations participantes, ainsi que des entretiens in situ et Ă  la surface avec des cataphiles. 14 entretiens semi-directifs ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, retranscrits puis analysĂ©s. 9 entretiens ont eu lieu dans les catacombes et 5 Ă  la surface. L’observation participante et la connaissance du territoire s’avĂšrent indispensables pour Ă©changer avec les acteurs qui sont de prime abord mĂ©fiants vis-Ă -vis des nĂ©ophytes. Cette situation du chercheur par rapport Ă  l’entrĂ©e sur le terrain dans le cadre de pratiques illĂ©gales et secrĂštes est maintenant classique en sociologie, comme en tĂ©moigne la sociologie de la dĂ©viance Becker 1985. Des photographies personnellement prises, lors de descentes », permettent d’illustrer la singularitĂ© des lieux. Historique, topographie et sociabilitĂ© des lieux 3 Parmi les trois ossuaires, il y existe celui officiel » et lĂ©gal qui se visite Ă  Denfert-Rocherea ... 4 Sur un long couloir, chaque promotion de l’Ecole des mines de Paris rĂ©alise un graffiti. 4Les galeries souterraines de Paris sont des lieux avec une forte dimension historique Thomas 2015 qui remonte Ă  la construction de LutĂšce. À l’époque gallo-romaine, les roches de gypse et de calcaire sont utilisĂ©es pour construire la ville. Par la suite, sous l’Ancien RĂ©gime, l’importation des pierres et le recouvrement de la capitale feront oublier les carriĂšres. C’est lors des problĂšmes d’affaissements au XVIIIe que les galeries vont devoir ĂȘtre entretenues. À partir de 1786, les carriĂšres vont se transformer en ossuaires lorsque les cimetiĂšres seront saturĂ©s. Des millions d’ossements humains seront entreposĂ©s. Ainsi, les carriĂšres parisiennes seront baptisĂ©es catacombes » littĂ©ralement parmi les tombes ». En rĂ©alitĂ©, les ossuaires ne reprĂ©sentent qu’une infime partie des galeries3. Les lieux abriteront au cours de l’histoire des brasseries, des champignonniĂšres, ou bien encore serviront de cachettes pour les rĂ©sistants pendant l’occupation allemande. DĂšs la fin des annĂ©es 40, les Ă©tudiants de l’École des mines4, puis ceux de mĂ©decine y descendront. Un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du 2 novembre 1955 rendra l’accĂšs aux galeries interdit. C’est particuliĂšrement Ă  partir des annĂ©es 60 que les amateurs de catacombes y descendront. L’heure de gloire des souterrains sera dans les annĂ©es 70 avec de nombreuses fĂȘtes et concerts organisĂ©s. Cette occupation des lieux entraĂźnera la fermeture massive des accĂšs dans les annĂ©es 80. Depuis, les catacombes sont devenues des lieux marginaux et les fĂȘtes se rarĂ©fient. 5L’aspect historique des lieux est visible Ă  travers de nombreuses traces plaques de rues et inscriptions latines cf. figure 1. Les plaques des rues rappellent les anciens noms des rues parisiennes qui pour beaucoup ont changĂ© Ă  la surface. Conjointement aux marques de l’Histoire, les catacombes sont marquĂ©es par des traces contemporaines, notamment artistiques. Les excursions dans les salles et les couloirs donnent Ă  voir toutes sortes de productions esthĂ©tiques. Nous le verrons, il s’agit aussi de lieux contemporains oĂč rĂšgne ce qui est communĂ©ment appelĂ© le street art ». Ce sont Ă©galement des espaces amĂ©nagĂ©s de façon conviviale par les amateurs. Figure 1 Plaques de rues et inscriptions latines extrait de l’Ancien Testament taguĂ©es puis F. Dauphin6Topographiquement, les souterrains parisiens s’étendent sur plus de 300 kilomĂštres. Essentiellement, ce sont des couloirs plus ou moins rĂ©guliers et longs, bas de plafond et assez Ă©troits. Se mouvoir nĂ©cessite de se baisser rĂ©guliĂšrement. Quelquefois, il apparaĂźt indispensable de ramper sur des petites parcelles et l’on peut se retrouver dans des passages inondĂ©s et cheminer dans l’eau. Arpenter le territoire Ă  bonne allure est assez physique. L’expression de spĂ©lĂ©ologie urbaine » Lebreton & HĂ©as 2007 rend bien compte de l’aspect sportif de cette activitĂ©. Ce labyrinthe est constituĂ© de couloirs qui se croisent et qui conduisent parfois Ă  des culs-de-sac accĂšs murĂ©, Ă©boulement ou encore itinĂ©raire non fini. Sans plan, il est aisĂ© de se perdre. De fait, personne ne peut s’y aventurer seul sans avoir Ă©tĂ© initiĂ© auparavant. Pour le cataphile averti, il y a toujours une part d’exploration, de dĂ©couverte de nouveaux accĂšs et de nouveaux lieux. Ce cĂŽtĂ© aventureux va de pair avec un goĂ»t du risque modĂ©rĂ© de se perdre. 7Les catacombes sont Ă©galement constituĂ©es de salles » cf. figure 2, des espaces plus ou moins vastes. Les salles » sont particuliĂšrement recherchĂ©es par les cataphiles. Elles constituent les espaces Ă  visiter et sont le patrimoine des souterrains. Quelquefois, il est nĂ©cessaire de marcher longuement et de passer par des endroits peu confortables pour les atteindre. Leur difficile accessibilitĂ© leur confĂšre un caractĂšre secret et sacrĂ©, comme s’il s’agissait d’un trĂ©sor qu’il faut mĂ©riter. Les salles », sont gĂ©nĂ©ralement des lieux amĂ©nagĂ©s. Elles sont ornementĂ©es cf. figure 3 de graffitis, de fresques, de mosaĂŻques murales, ou encore de sculptures et amĂ©nagĂ©es de bancs et de tables en pierre pour pouvoir se reposer, se restaurer et Ă©changer. Les salles » portent des dĂ©nominations attribuĂ©es par les pratiquants dans un processus d’appropriation des lieux, Ă  l’instar des pratiques artistiques et d’amĂ©nagement du lieu. Par exemple, il existe une salle dite du cinĂ©ma » ou soleil » qui contient des bancs de pierre en rangĂ©es et des graffitis d’icĂŽnes du cinĂ©ma, la plage » ou le sol est de sable et qui est ornĂ©e d’une longue fresque de vagues, le Bunker Allemand », la bibliothĂšque » avec quelques livres mis Ă  disposition ou encore la salle des fleurs » avec des fleurs en plastique. À cĂŽtĂ© des formes d’art, une multitude de messages ornent les murs des catacombes, comme des tags et inscriptions humoristiques et/ou poĂ©tiques. Figure 2 ChatiĂšre d’entrĂ©e, couloir inondĂ© et salle du cinĂ©ma. Source F. Dauphin Figure 3 MosaĂŻque murale, sculpture du minotaure, graffitis. Source F. Dauphin 8Il existe une maniĂšre de s’approprier et de rendre habitables » les salles », d’en faire des lieux conviviaux et de les prĂ©server, de les nettoyer et de les consolider si besoin. L’art de bricoler va de la confection de mobilier en pierre jusqu’à la consolidation d’un mur. Toutes ces modifications de l’espace confĂšrent Ă  l’usager le sentiment de participer Ă  la mĂ©moire du lieu. Ce sont de fait les cataphiles qui contribuent Ă  rendre les lieux habitables » alors que l’Inspection GĂ©nĂ©rale des CarriĂšres IGC n’a pour mission que de contrĂŽler et de consolider les sous-sols. Certaines salles sont laissĂ©es Ă  l’abandon, avant d’ĂȘtre restaurĂ©es. Alors que les couloirs sont des lieux de passage, les salles constituent le creuset dans lequel se dĂ©ploie la sociabilitĂ© des cataphiles, particuliĂšrement les week-ends. Les catacombes sont pour les usagers des espaces pratiquĂ©s, de dĂ©couverte, de dĂ©ambulation, de performance sportive et parfois des lieux festifs. Les cataphiles » des pratiques et des profils divers 9Le caractĂšre illĂ©gal du lieu ne rend pas aisĂ©es la mesure et la frĂ©quence du phĂ©nomĂšne. Si les usagers des catacombes se dĂ©signent eux-mĂȘmes cataphiles », ils ne constituent pas un groupe homogĂšne et n’ont gĂ©nĂ©ralement pas de disposition particuliĂšre pour les ossuaires ou pour la mort. C’est l’appĂ©tence pour la spĂ©lĂ©ologie urbaine » qui est le dĂ©nominateur commun de ce groupe. Ce goĂ»t est semblable Ă  celui des explorateurs de lieux urbains peu communs et souvent illĂ©gaux appelĂ© Urbex » contraction de urban exploration ». L’aventure et la dĂ©couverte de nouveaux territoires et accĂšs avec ou sans plan pour les plus experts sont le leitmotiv de ces aventuriers souterrains. Outre les explorations, les activitĂ©s sont variĂ©es certains restaurent des salles quand d’autres expriment leur art graffitis, tags, mosaĂŻques, sculptures, etc.. 10À partir de l’analyse de nos observations participantes et des entretiens semi-directifs menĂ©s avec les cataphiles, nous proposons une typologie des usagers par l’activitĂ© et la frĂ©quence des descentes avec quatre idĂ©aux-types l’usager nĂ©ophyte », l’usager intermĂ©diaire », l’expert » et l’expert contributeur » L’usager nĂ©ophyte » ou occasionnel constitue la figure du touriste » qualifiĂ© comme tel par les cataphiles. Il est introduit et ne peut pas se trouver lĂ  par inadvertance. Il est totalement dĂ©pendant de son guide » qui connaĂźt les normes, les maniĂšres de faire, les chemins et surtout la sortie. Le nĂ©ophyte accorde totalement sa confiance envers son mentor » et ses compĂ©tences. La premiĂšre descente » mĂȘle excitation d’une expĂ©rience transgressive et hors norme mais aussi une certaine apprĂ©hension. L’expĂ©rience et les entretiens menĂ©s rĂ©vĂšlent que l’entrĂ©e toujours Ă©troite met rapidement dans l’ambiance. À l’instar des sociĂ©tĂ©s secrĂštes », les pratiquants observent une mĂ©fiance vis-Ă -vis de l’intrus qui doit faire profil bas » et rester trĂšs discret pendant la descente, le voyage puis la remontĂ©e. Le passage qui marque la coupure entre les deux mondes doit ĂȘtre extrĂȘmement discret. Il est attendu par les initiĂ©s que le nĂ©ophyte respecte les lieux, ne les dĂ©grade pas et ramasse ses Ă©ventuels dĂ©tritus. La rĂšgle d’or est la discrĂ©tion. L’usager du samedi soir pour une fĂȘte peut faire partie de cette catĂ©gorie. De mĂȘme, selon un interviewĂ© des usagers vĂ©ritablement touristes payent pour la visite clandestine des catacombes. Parmi ces nĂ©ophytes, seule une minoritĂ© va vĂ©ritablement dĂ©couvrir une appĂ©tence pour les lieux et souhaitera y retourner. L’usager intermĂ©diaire » est initiĂ© par un expert » et plus gĂ©nĂ©ralement un groupe d’experts », partage la sociabilitĂ© cataphile et dĂ©sir dĂ©couvrir d’autres lieux. L’intĂ©gration commence par le don d’une carte ou plus prĂ©cisĂ©ment le lien web pour tĂ©lĂ©charger une carte fiable et des conseils sur l’équipement appropriĂ©. À ce stade, l’usager commence Ă  connaĂźtre les lieux et Ă  se repĂ©rer. Il n’est plus considĂ©rĂ© comme un touriste et se sent lui-mĂȘme initiĂ©. L’expert » maĂźtrise les plans, se promĂšne parfois seul et peut emmener des nĂ©ophytes. Il est souvent Ă©quipĂ© casque, longues bottes, etc. L’expert connaĂźt des pairs. L’attribution d’un pseudonyme marque symboliquement son appartenance au lieu et Ă  la communautĂ©. L’expert contributeur » peut ĂȘtre maçon » et ouvrir des accĂšs Ă  des salles ou mĂȘme des stations de mĂ©tro dites fantĂŽmes » Cenet 2013, consolider des murs, ou amĂ©nager une salle. L’expert contributeur peut Ă©galement ĂȘtre artiste » rĂ©aliser des graffitis, mosaĂŻques de cĂ©ramique, statues, etc. Les organisateurs de soirĂ©es, de concerts ou de projections de films font partie de cette catĂ©gorie. Enfin, le contributeur peut ĂȘtre un frotteur ». C’est la terminologie employĂ©e pour dĂ©signer ceux qui restaurent des endroits considĂ©rĂ©s comme souillĂ©s par des tags. Les cataphiles gĂšrent eux-mĂȘmes la remontĂ©e des dĂ©chets. Des opĂ©rations complexes de nettoyage qu’ils nomment cataclean » sont mises en place. Les membres se retrouvent via des tracs et/ou par le bouche-Ă -oreille pour nettoyer certains lieux. Il s’agit de remplir des sacs poubelles de dĂ©chets et de les remonter Ă  la surface. Lors d’une intervention plus d’une centaine de sacs peuvent ĂȘtre remontĂ©s. La norme d’usage est que chaque usager gĂšre ses dĂ©chets. Les contributeurs Ɠuvrent donc Ă  la propretĂ© des lieux. Douglas 1992 a bien montrĂ© comment toute sacralitĂ© nĂ©cessite des rituels qui visent Ă  organiser notre milieu et distinguer la puretĂ© de l’impuretĂ©, l’ordre du dĂ©sordre. 11Comme tous idĂ©aux-types, les frontiĂšres entre les diffĂ©rentes catĂ©gories ne sont pas Ă©tanches. Des espaces autres », antagonistes Ă  la ville 12En tant qu’espaces vĂ©cus et pratiquĂ©s, les catacombes sont des espaces autres ». Dans la conception de Foucault 1994 755, les utopies constituent des espaces qui sont fondamentalement essentiellement irrĂ©els ». À l’inverse, les hĂ©tĂ©rotopies sont des contre-emplacements, sortes d’utopies effectivement rĂ©alisĂ©es [
] hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables » Foucault 1994 755-756. Les catacombes sont des espaces hĂ©tĂ©rotopiques. 5 Quel que soit le climat Ă  la surface, la tempĂ©rature dans les catacombes stagne aux alentours de 15 ... 13L’environnement des catacombes est antagoniste Ă  la surface de la capitale anonyme et de son rythme effrĂ©nĂ© et stimulant. Dans le territoire sacralisĂ© par les praticiens, outre le climat diffĂšrent5, les perceptions – du temps, de l’espace clos, vaste et obscur, des sens en particulier le silence total, du corps que l’on entend – ainsi que le rapport aux autres que l’on ne peut pas ignorer sont opposĂ©s Ă  ceux qui rĂšgnent Ă  la surface de la capitale. Le caractĂšre hĂ©tĂ©rotopique des catacombes va de pair avec ce qu’on pourrait appeler, par pure symĂ©trie, des hĂ©tĂ©rochronies ; l’hĂ©tĂ©rotopie se met Ă  fonctionner Ă  plein lorsque les hommes se trouvent dans une sorte de rupture absolue avec leur temps traditionnel » Foucault 1994 759. Selon Lebreton et HĂ©as 2007 346, dans ces espaces vĂ©cus, il existe une variation des rythmes biologiques, Ă©cologiques mais aussi sociaux des pratiquants » qui entraine des expĂ©riences modifiĂ©es » et un Ă©tat affectif sensible, proche du domaine sacrĂ© ». Aller dans les catacombes constitue donc une vĂ©ritable expĂ©rience extraordinaire, qui commence par une initiation. Il faut contrĂŽler ses craintes et Ă©motions devant des lieux parfois relativement inconfortables. Descendre » constitue une nouvelle expĂ©rience individuelle et sociale. Cette expĂ©rience est source d’enchantement pour les protagonistes qui considĂšrent les lieux comme des espaces vĂ©cus inĂ©dits. Certeau 1980 montre bien comment un lieu se transforme en espace dĂšs lors qu’il est vĂ©cu dans un rapport affectif entre le familier et l’étranger. 14L’espace souterrain est difficile Ă  dĂ©finir dans la mesure oĂč il n’est ni public, ni privĂ©. Il est un territoire intime ». Si la surface est la scĂšne » au sens goffmanien 1974, les sous-sols sont de l’ordre des coulisses », mĂȘme s’il existe une mise en scĂšne de l’identitĂ© cataphile. Pour ces derniers, ces lieux prĂ©sentent un espace de libertĂ© qui fonctionne en dehors des institutions normĂ©es, du statut et du rĂŽle socioprofessionnel. Dans les annĂ©es 80, une enquĂȘte ethnologique sur les cataphiles insistait sur la socialitĂ© inversĂ©e » par rapport Ă  la surveillance normalisante de la surface » Glowczewski 1985 86. C’est particuliĂšrement le rapport au travail qui semble ĂȘtre fui. L’expĂ©rience constitue une quĂȘte de sens dans le cadre d’un lieu autre qui permet Ă©galement la construction d’une identitĂ© diffĂ©rente de celle de la surface. L’identitĂ© cataphile fait partie pour les protagonistes du processus de l’invention de soi » Kaufmann 2004. 15Dans ce territoire, la dĂ©connexion aux technologies de l’information et de la communication est inĂ©vitable. La communication avec l’extĂ©rieur est impossible. Le tĂ©lĂ©phone mobile ne passe pas. On se retrouve donc injoignable. Selon les interviewĂ©s, la rupture de lien avec le monde extĂ©rieur renforce la maniĂšre de vivre le moment hic et nunc. La dĂ©connexion devient en soi, une expĂ©rience pour les citadins hyper-connectĂ©s. Ce monde s’oppose lĂ  encore Ă  l’hyper-modernitĂ© rĂ©gnante Ă  la surface. Ceci n’empĂȘche pas de voir les cataphiles Ă©quipĂ©s avec des appareils photo, enceintes portatives pour Ă©couter de la musique, ou mĂȘme des ordinateurs et vidĂ©oprojecteurs pour visionner un film collectivement. Une organisation sociale ritualisĂ©e autour du secret 16Plusieurs auteurs ont proposĂ© l’expression de sociĂ©tĂ© secrĂšte » pour dĂ©finir les cataphiles Glowczewski, 1985, Lebreton & HĂ©as, 2007. On peut dĂ©finir une sociĂ©tĂ© secrĂšte comme une organisation sociale qui maintient ses activitĂ©s secrĂštes. Le secret trace une frontiĂšre invisible entre ceux qui en sont dĂ©positaires et ceux qui en sont exclus. Dans le cas des catacombes, la frontiĂšre est marquĂ©e par un territoire entre le dedans et le dehors. Si l’on emploie l’expression de sociĂ©tĂ© secrĂšte », ou bien celle de sociĂ©tĂ© fermĂ©e » Bryon-Portet 2011, pour qualifier les cataphiles, il faut prĂ©ciser que l’organisation n’est ni religieuse, ni spirituelle, ni idĂ©ologique, ni politique. Elle n’est pas non plus une fraternitĂ©. La communautĂ© cataphile constitue une organisation sociale avec des normes informelles, un langage et une connaissance commune d’un territoire et de son accĂšs. La communautĂ© » est invisible d’en haut et les membres se sentent dĂ©positaires d’un secret. Simmel 1991 oppose la sociĂ©tĂ© secrĂšte » Ă  la sociĂ©tĂ© globale ». Selon lui, l’essence de la sociĂ©tĂ© secrĂšte, en tant que telle, c’est l’autonomie » Simmel 1991 87. L’autonomie se forme avec des rituels qui marquent l’appartenance Ă  ses semblables et la coupure avec les autres. La coupure entre la sociĂ©tĂ© globale et la sociĂ©tĂ© secrĂšte, entre le dedans les pairs et le dehors les autres est manifeste tant topographiquement que socialement. 17Tardy souligne que l’entrĂ©e dans une sociĂ©tĂ© secrĂšte modifie l’identitĂ© qui se construit par un processus de socialisation fondĂ© sur l’initiation À l’image de l’entrĂ©e en religion, l’entrĂ©e en sociĂ©tĂ© secrĂšte implique [
] l’identitĂ© de l’individu. Pas seulement l’identitĂ© sociale, qui se reconnaĂźt par le vĂȘtement et par les pratiques quotidiennes, mais une identitĂ© plus profonde acquise par le biais d’une initiation Tardy, 2007 50. 18La sociabilitĂ© souterraine se distingue donc de la sociabilitĂ© de surface deux faces » Goffman, 1973 sont en jeu. Une identitĂ© est visible alors que l’autre est secrĂšte. Les rites font partie de la socialisation des cataphiles sans pour autant ĂȘtre formalisĂ©s et donc institutionnalisĂ©s. Le rite initiatique, qui constitue comme l’a montrĂ© Van Gennep 1981 une variante des rites de passage, se fonde sur la discrĂ©tion et le respect de certaines valeurs, de rĂšgles et de savoir-vivre dans le but de perpĂ©tuer l’hĂ©tĂ©rotopie. 19Le rite d’initiation apparaĂźt fondamental dans la carriĂšre du cataphile. C’est habituellement l’apprĂ©ciation de la premiĂšre fois qui conditionnera ou non l’appĂ©tence pour les descentes » suivantes. Le baptĂȘme est gĂ©nĂ©ralement mĂȘlĂ© d’excitation et d’apprĂ©hension. La peur principale Ă©tant la claustrophobie particuliĂšrement accentuĂ©e du fait que l’on ne peut pas entrer et ressortir aisĂ©ment. L’accĂšs est toujours trĂšs Ă©troit il doit rester secret et invisible. Le passage entre les deux mondes doit demeurer secret. Il marque la coupure matĂ©rielle et symbolique de deux ambiances. Foucault 1994 760 souligne que les hĂ©tĂ©rotopies supposent toujours un systĂšme d’ouverture et de fermeture qui, Ă  la fois, les isole et les rend pĂ©nĂ©trables. En gĂ©nĂ©ral, on n’accĂšde pas Ă  un emplacement hĂ©tĂ©rotopique comme dans un moulin ». On entre dans l’hĂ©tĂ©rotopie par des entrĂ©es ardues, comme par exemple des chatiĂšres cf. figure 1. L’acquisition d’un plan fait partie des rites d’intĂ©gration. Traditionnellement, dans la carriĂšre du cataphile obtenir un plan est une intronisation car un initiĂ© accorde sa confiance Ă  un impĂ©trant au point de photocopier ou d’envoyer par courriel les plans. Avant la dĂ©mocratisation de la photocopieuse dans les annĂ©es 80, les cartes Ă©taient recopiĂ©es Ă  la main. Ce travail laborieux reprĂ©sentait donc un rĂ©el investissement. ParticuliĂšrement dans ces lieux, la carte n’est pas le territoire. Le territoire Ă©volue sans cesse. Des entrĂ©es sont rĂ©ouvertes d’autres sont refermĂ©es plaques soudĂ©es, murage dans un jeu du chat et de la souris avec les autoritĂ©s l’Inspection GĂ©nĂ©rale des CarriĂšres. Une fois adoubĂ©, le cataphile aura un pseudonyme qui l’identifiera comme un des leurs. Il ne s’agit Ă©videmment pas que d’un simple surnom mais d’une identitĂ© d’un habituĂ© des souterrains. Une identitĂ© totalement dĂ©tachĂ©e de celle de la surface. Une fois intronisĂ©, le membre pourra aussi ĂȘtre amenĂ© Ă  participer Ă  des opĂ©rations collectives de restauration de salles » ou de nettoyage. 20Les signes de reconnaissance sont thĂ©oriquement la particularitĂ© des sociĂ©tĂ©s secrĂštes. Pour les cataphiles, la reconnaissance se fait d’emblĂ©e par la prĂ©sence dans les lieux secrets. Chacun se fait rapidement une idĂ©e de l’anciennetĂ© de son interlocuteur dans le lieu et de sa connaissance du territoire. L’accoutrement et l’équipement le dĂ©cor » de la façade » au sens de Goffman sont des signes de reconnaissance. Les formes de distinction des cataphiles et les pratiques de dissimulation existent donc mais la hiĂ©rarchie est informelle. Officiellement, il n’y a ni statut, ni rang, ni rite symbolique lors de l’initiation, pour la reconnaissance des pairs ainsi que pour le passage Ă  un statut supĂ©rieur. A contrario des sociĂ©tĂ©s secrĂštes, il n’existe pas d’institutionnalisation des pratiques comme l’a dĂ©crit Petitat Le serment solennel, les menaces, l’apprentissage du silence durant l’initiation, la transmission orale de prĂ©fĂ©rence Ă  la transmission Ă©crite, l’initiation lente, par Ă©tape, Ă  travers une hiĂ©rarchie luxuriante de statuts, jusqu’au saint des saints de l’association, ces moyens dissuadent, prĂ©viennent, aguerrissent, soudent. Petitat, 1998 162. 21NĂ©anmoins, le monde chthonien est Ă©litiste, avec de multiples formes de sĂ©lections informelles. Les touristes » sont souvent rejetĂ©s. À l’image de la cĂ©lĂšbre Ă©tude de Becker 1985 sur les outsiders dans laquelle il montre comment les musiciens de jazz usent de stratĂ©gies pour mettre Ă  distance les caves ». 22ParallĂšlement aux rites de passage, les rites d’interaction sont fondĂ©s sur la perpĂ©tuation du secret. Simmel 1991 rappelle que tout secret est liĂ© Ă  une connaissance. Quand des cataphiles inconnus se rencontrent, la discussion oscille entre partage et secret. NĂ©anmoins, Simmel 1991 remarque que la connaissance rĂ©ciproque est indispensable aux interactions. Dans la communication, il se joue la capacitĂ© d’ouverture et de fermeture par rapport Ă  l’autre. Simmel 1991 considĂšre le secret comme une condition prĂ©alable de la communication, ce que l’on peut qualifier de dialectique entre savoir et non-savoir et entre dit et non-dit dans les interactions. Petitat 1998 161 Ă©crit que selon Simmel le secret gĂ©nĂšre une double fascination celle de la conservation et celle de la rĂ©vĂ©lation ». De cette fascination, pour les protagonistes, il s’agit de prĂ©server sa face Goffman, 1973 et celle de l’autre. Il ne faut pas discourir sur les entrĂ©es et ou sorties. Chacun doit se dĂ©brouiller. Avouer ĂȘtre perdu serait honteux. Les rites d’interaction des cataphiles, visent Ă  garder le secret des lieux et maintenir la face devant ses pairs. La communication se situe donc entre le voilement et le dĂ©voilement. 23Lors des diffĂ©rents rituels, la rĂšgle prĂ©pondĂ©rante est de conserver les connaissances acquises comme des secrets. On comprend dĂšs lors que la transmission de la carte des souterrains est primordiale dans l’initiation du nouvel explorateur. Paradoxalement, les plans se trouvent partiellement sur certains forums Internet mais selon les experts de maniĂšre erronĂ©e. Ceci peut ĂȘtre aussi dit afin de dĂ©courager les curieux qui pourraient trouver rapidement les plans via le web. Il faut noter qu’afin de conserver les lieux le plus secrĂštement possible, les entrĂ©es ou sorties ne sont pas mentionnĂ©es. De mĂȘme sur les forums peu d’informations prĂ©cises sont dissĂ©minĂ©es. L’information et la communication entre les cataphiles passent par le bouche-Ă -oreille et les tracs dĂ©posĂ©s dans les salles, donc accessibles uniquement par les pairs. Les tracs permettent essentiellement d’annoncer un Ă©vĂšnement soirĂ©es, opĂ©rations de nettoyage, de dĂ©fendre des valeurs communes ou de faire rire par des messages humoristiques. 24L’auto-organisation de la communautĂ© gĂ©nĂšre Ă©galement des conflits sur la conception du territoire et sans doute dans la maniĂšre de vivre l’hĂ©tĂ©rotopie. La cohabitation des traces historiques et des traces liĂ©es aux productions esthĂ©tiques gĂ©nĂšre des rivalitĂ©s. Certains amateurs de la dimension authentique des souterrains s’opposent aux tags lorsqu’ils estiment qu’ils sont situĂ©s sur ou Ă  proximitĂ© d’espaces ayant une valeur sĂ©culaire et constituant un trĂ©sor Ă  protĂ©ger. Des cataphiles protecteurs des lieux, appelĂ©s les frotteurs », s’organisent en Ă©quipe pour nettoyer les tags. 25Conclusion 26L’interaction et la communication des cataphiles sont structurĂ©es autour du secret. La comparaison de la communautĂ© avec une sociĂ©tĂ© secrĂšte » nous semble dĂšs lors appropriĂ©e. Le but est avant tout de perpĂ©tuer un espace hĂ©tĂ©rotopique oĂč le dĂ©nominateur commun de cette communautĂ© est la sacralitĂ© d’un lieu vĂ©cu, diffĂ©rent de celui de la surface. L’expĂ©rience phĂ©nomĂ©nologique transforme le lieu historique en espace pratiquĂ©. L’identitĂ© des profondeurs » apparaĂźt diffĂ©rente de l’identitĂ© de surface. La construction identitaire se fonde par un processus de socialisation qui s’effectue par des rituels informels. Un apprentissage d’un savoir-faire, d’un savoir ĂȘtre et d’un non faire savoir s’opĂšre. Cet apprentissage constitue un secret qui soude la communautĂ© dans un esprit de groupe. La perpĂ©tuation du secret partagĂ© et l’autogestion sont le ciment de ce groupe. slynopHabituĂ© du forumPar niveau, entre les OI et les LC. Merci Ă  vous pour ce petit Ă©clairage. _________________"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans 7Je ne suis pas professeure de lettres mais dans notre collĂšge, ils lisent intĂ©gralement Ă  peu prĂšs 3 livres par an en thĂ©orie on sait tous que beaucoup ne le font pas parfois plus. Pour les cursives, je ne sais pas, on n'en a pas discutĂ© avec les HG, je fais lire en entier un livre par an aux trĂšs bons Ă©lĂšves qui s'ennuient, avec compte-rendus Ă  l' chance pour ce sujet, j'espĂšre que de nombreux collĂšgues de lettres rĂ©pondront !ProvenceBon gĂ©nieEntre six et huit, je dirais. Un livre pour les vacances plus les Ɠuvres intĂ©grales Ă©tudiĂ©es en 10Pareil que Provence, entre 8 et 10. C'est important de leur rĂ©apprendre l'acte de 8 et 10 je mĂȘle les lectures cursives et celles faites en classe. J'ai la rĂ©putation de faire "trop"lire..._________________"Soyons subversifs. RĂ©voltons-nous contre l'ignorance, l'indiffĂ©rence, la cruautĂ©, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturĂ©s".Marguerite Yourcenar La vraie bontĂ© de l’homme ne peut se manifester en toute puretĂ© et en toute libertĂ© qu’à l’égard de ceux qui ne reprĂ©sentent aucune force. » Le vĂ©ritable test moral de l’humanitĂ©, ce sont ses relations avec ceux qui sont Ă  sa merci les animaux. » Kundera, L’Insoutenable LĂ©gĂšretĂ© de l’ĂȘtreAmaliahEmpereur3 OI et entre 8 et 10 LC par an et par que plus le temps passe et plus ça me dĂ©passe de voir des collĂšgues ne donner que trois LC par an...User24373Neoprof expĂ©rimentĂ©Je ne sais pas oĂč trouver les livres que je voudrais leur faire Ă©dition par simone43 le Dim 5 AoĂ» 2018 - 1815, Ă©ditĂ© 1 ne sommes pas tous logĂ©s Ă  la mĂȘme enseigne, sur ce eu ces derniĂšres annĂ©es une CDE trĂšs teigneuse qui faisait tout pour empĂȘcher l'achat de livres, aussi bien par les Ă©lĂšves que par l'Ă©tablissement. Et sur certains niveaux, les sĂ©ries n'Ă©taient pas suffisamment consĂ©quentes pour alimenter les OI pour les LC, Ă  la rigueur, ça allait. J'ai fini par baisser les bras, parce qu'on ne peut pas toujours ĂȘtre en guerre sur tous les sujets. Ma chef ne veut pas comprendre que son attitude s'exerce au prĂ©judice des Ă©lĂšves ? Tant pis, je lĂąche l'affaire. Ces Ă©lĂšves d'un Ă©tablissement favorisĂ© n'ont lu que 3 Ă  5 livres par an, moins que les Ă©lĂšves de REP de mon Ă©tablissement prĂ©cĂ©dent, qui en lisaient au moins annĂ©e, je change d'Ă©tablissement. La politique d'achat est bien plus simple et plus libre. J'espĂšre revenir Ă  6 Ă  10 livres par an un par mois, quoi.ChocolatGuide spirituelOI = min 3, max 6, exclusivement des classiques "abrĂ©gĂ©s" exclus, mais j'accepte des lectures nĂ©gociĂ©es en bonne intelligence et au cas par casLC = min 3, pas de max, classiques et contemporains j'ai horreur de l'appellation "jeunesse"J'organise des dĂ©fis lecture interclasses ponctuĂ©s de sĂ©ances Ă  rĂ©alisations partagĂ©es et les gamins adorent ce mode de fonctionnement.je prĂ©cise Ă  toute fin utile que nous avons un petit budget annuel qui nous permet d'acheter deux sĂ©ries/annĂ©e sco et que nous avons le droit de faire acheter par les familles jusqu'Ă  cinq livres/annĂ©e sco, Ă  condition que le prix total ne dĂ©passe pas une quinzaine d'euros/Ă©lĂšveDerniĂšre Ă©dition par Chocolat le Dim 15 Juil 2018 - 1623, Ă©ditĂ© 1 fois_________________FiatLuxFidĂšle du forum3 en OI, 3 en LC, quel que soit le niveau. Nous n'avons pas de sĂ©ries au CDI, nous faisons tout acheter aux familles et ce sont des familles trĂšs modestes, on compte le moindre sou. Je pourrais et voudrais leur faire emprunter des livres au CDI mais vient le problĂšme de gestion de temps. Je ne sais pas comment font les Ă©lĂšves qui lisent plus de livres. Les miens ont besoin de temps pour lire problĂšmes de comprĂ©hension et de lecture tout court. Beaucoup de dyslexiques qui dĂ©chiffrent, aussi. Sans parler du temps que mettent les familles Ă  se procurer l'ouvrage. Bref, dans l'annĂ©e, nous avons pile le temps pour 6 livres. miss sophieExpertCette annĂ©e en gĂ©nĂ©ral 7 3 OI et 4 expĂ©rimentĂ© Chocolat a Ă©critOI = min 3, max 6, exclusivement des classiques "abrĂ©gĂ©s" exclus, mais j'accepte des lectures nĂ©gociĂ©es en bonne intelligence et au cas par casLC = min 3, pas de max, classiques et contemporains j'ai horreur de l'appellation "jeunesse"J'organise des dĂ©fis lecture interclasses ponctuĂ©s de sĂ©ances Ă  rĂ©alisations partagĂ©es et les gamins adorent ce mode de fonctionnement.je prĂ©cise Ă  toute fin utile que nous avons un petit budget annuel qui nous permet d'acheter deux sĂ©ries/annĂ©e sco et que nous avons le droit de faire acheter par les familles jusqu'Ă  cinq livres/annĂ©e sco, Ă  condition que le prix total ne dĂ©passe pas une quinzaine d'euros/Ă©lĂšve Est-ce que tu pourrais expliquer comment fonctionnent ces dĂ©fis lecture que tu organises ?NadejdaGrand sageMes Ă©lĂšves ont lu entre 6 et 7 livres cette annĂ©e mais j'Ă©tais en arrĂȘt pendant trois mois et ma remplaçante ne leur a rien donnĂ© Ă  lire durant cette pĂ©riode En gĂ©nĂ©ral, je tourne plutĂŽt Ă  8-9 livres. C'est un peu plus difficile, je trouve, de faire lire les "grands" j'ai des 4e-3e. ChocolatGuide spirituel simone43 a Ă©crit Chocolat a Ă©critOI = min 3, max 6, exclusivement des classiques "abrĂ©gĂ©s" exclus, mais j'accepte des lectures nĂ©gociĂ©es en bonne intelligence et au cas par casLC = min 3, pas de max, classiques et contemporains j'ai horreur de l'appellation "jeunesse"J'organise des dĂ©fis lecture interclasses ponctuĂ©s de sĂ©ances Ă  rĂ©alisations partagĂ©es et les gamins adorent ce mode de fonctionnement.je prĂ©cise Ă  toute fin utile que nous avons un petit budget annuel qui nous permet d'acheter deux sĂ©ries/annĂ©e sco et que nous avons le droit de faire acheter par les familles jusqu'Ă  cinq livres/annĂ©e sco, Ă  condition que le prix total ne dĂ©passe pas une quinzaine d'euros/Ă©lĂšve Est-ce que tu pourrais expliquer comment fonctionnent ces dĂ©fis lecture que tu organises ? En fonction des entrĂ©es au programme, il y a sept ou huit titres x deux ou trois exemplaires/titre qui rejoignent des caisses qui tournent toutes les trois semaines, l'objectif Ă©tant de lire un maximum de livres de chaque Ă©lĂšves rĂ©digent des questionnaires, des critiques et des mises en voix sur les livres lus, rĂ©alisations qu'ils mettent en commun au sein des classes et qu'ils Ă©changent sous forme de dĂ©fis interclasses. GĂ©nĂ©ralement, on dĂ©marre en octobre et on termine en documentaliste qui est une perle est de la partie !DerniĂšre Ă©dition par Chocolat le Dim 15 Juil 2018 - 1710, Ă©ditĂ© 1 fois_________________MiettesNiveau 8Il y a un an, mes Ă©lĂšves de collĂšge ont lu 3 OI et 4 LC Ă  chaque fois, pendant les vacances, Ă  choisir parmi une liste de six ou sept choix.Mes Ă©lĂšves de CM2, cette annĂ©e, ont lu au moins 7 livres obligatoires, mon Ă©cole possĂ©dait de nombreuses sĂ©ries, j'en proposais en plus selon les pĂ©riodes Ă©tudiĂ©es en histoire ou les thĂšmes en sciences ; je ne compte pas la bibliothĂšque de classe que j'ai pris Ă  cƓur de fournir en dĂ©but d'annĂ©e, ni le rallye lecture effectuĂ© en liaison avec des Ă©lĂšves de 6e six livres diffĂ©rents disponibles en plusieurs exemplaires, il fallait en lire au moins un.Je leur ai Ă©galement lu de nombreux contes en lecture offerte, ainsi que deux dĂ©buts de roman lettres au collĂšge 6e, 5e, 4e + AP 3e2017-2018, professeure des Ă©coles stagiaire CM22018- ? , doctorat de lettresVautrin84Niveau 9Une dizaine chaque annĂ©e et Ă  tous les niveaux, gĂ©nĂ©ralement 4 OI et 6 LC prochaine, je voudrais faire encore plus pour les bons et trĂšs bons Ă©lĂšves, en proposant rĂ©guliĂšrement des bibliographies indicatives en fonction des thĂšmes abordĂ©s qui peuvent nourrir ceux qui en redemandent..._________________13e annĂ©e dans l'Education Nationale !SpoilerfloMĂ©diateurJ'ai 15 euros par Ă©lĂšve pour acheter des livres, argent donnĂ© par les familles Ă  la rentrĂ©e et gĂ©rĂ© par le Foyer. Je suis consciente du privilĂšge de notre fonctionnement. Je fais 4 oeuvres intĂ©grales longues par an + des nouvelles mes GT sont essentiellement de la poĂ©sie, plus ça va, moins j'aime les GT. Et je fais lire 5 livres Ă  la maison. En gĂ©nĂ©ral, je panache ce que j'ai en sĂ©rie au collĂšge, un achat ou deux et des foires Ă  la lecture sur le fonds du CDI selon un thĂšme du pas sur le forum ? La rĂ©ponse Ă  votre question est sĂ»rement ICIernyaHabituĂ© du forumJe fais lire trop peu de livres aux Ă©lĂšves. Notre collĂšge doit fournir tous les livres et chaque annĂ©e, c'est la bagarre entre collĂšgues pour savoir quelle sĂ©rie acheter. Mes Ă©lĂšves lisent 4 livres minimum par an et la lecture est Ă©normĂ©ment accompagnĂ©e en classe sinon c'est peine perdue pour les 3/4 des Ă©lĂšves. J'admire ceux qui arrivent Ă  leur en faire lire 9 en un an. ThomCarverNiveau 93OI et au moins mes 3Ăšme, je suis montĂ© Ă  7LC on avait un projet de dĂ©bat littĂ©raire avec une collĂšgue_________________SpoilerAmaliahEmpereurMes 8 ou 9 LC par an sont presque toutes accompagnĂ©es d'un parcours de lecture, en 6e, chaque lecture est "dĂ©coupĂ©e", ça prend du temps de faire le point rĂ©guliĂšrement mais les Ă©lĂšves fait acheter un livre Ă  une 6e et Ă  une 3e et deux Ă  la deuxiĂšme 6e, c'est tout. Sans sĂ©rie, pourquoi ne pas proposer des listes de LC diverses Ă  emprunter au CDI? ThomCarverNiveau 9 Amaliah a Ă©crit3 OI et entre 8 et 10 LC par an et par que plus le temps passe et plus ça me dĂ©passe de voir des collĂšgues ne donner que trois LC par an... Et tu fais comment pour Ă©valuer tes LC ? 10 LC X 4 classes c'est beaucoup trop pour moi. Mine de rien, les devoirs que je donne en rapport avec les LC prennent du temps Ă  en proposer plus que 4,5 mais je n'ai pas 10000 bras !_________________SpoilerAmaliahEmpereurJe n'Ă©value pas forcĂ©ment. Rarement un contrĂŽle de lecture en classe, plus souvent un compte rendu de lecture Ă  faire Ă  la maison mais pas toujours. En 3e, il y a trĂšs souvent un exposĂ© pour prĂ©senter sa LC. En 6e, un temps d'Ă©change Ă  l'oral sur une je donne des parcours de lecture Ă  complĂ©ter en 6e, on corrige au fur et Ă  mesure en classe sans que je le relĂšve. Ou si c'est court sur des piĂšces de théùtre, je relĂšve, corrige en diagonale, note mais pas avec une note chiffrĂ©e. Sinon, j'essaie d'intĂ©grer la LC Ă  la rĂ©daction. Par exemple, quand je donne Le Vieux qui lisait des romans d'amour, je leur demande de prendre des notes sur le personnage du maire et sur le thĂšme de la lecture et je donne un sujet de rĂ©flexion en classe. Je suis d'accord que corriger un parcours de lecture, c'est super long mais c'est formateur pour les Ă©lĂšves. Et j'ai tellement d'Ă©lĂšves qui ne liront que ce que je leur donne Ă  lire que je trouve important de leur faire beaucoup d'oeuvres et des oeuvres trĂšs diffĂ©rentes, en 6e En fait, j'Ă©value plus en 3e qu'en 6e. AmaliahEmpereurEn 6e, voilĂ  ce que j'ai fait prĂ©cisĂ©ment cette annĂ©e pour les lectures cursives avec ma 6e bilangue dans l'autre 6e, trĂšs faible, c'Ă©tait pareil mais ils n'ont pas lu le rĂ©cit au choix du CDI ni Matilda par manque de temps - Le Chat qui parlait malgrĂ© lui contrĂŽle en La RiviĂšre Ă  l'envers parcours de lecture corrigĂ© en classe au fur et Ă  Le Petit Prince devoir de lecture DM Ă  rendre et Le Serment des catacombes parcours de lecture corrigĂ© en classe au fur et Ă  Histoires noires de la bible / de la mythologie au choix OU pour les plus faibles une mĂ©tamorphose d'Ovide abĂ©cĂ©daire cette annĂ©e DM relevĂ© et notĂ© mais il faut que je change, ce n'Ă©tait pas terrible.- L'Affaire CaĂŻus questions sur chaque chapitre Ă  prĂ©parer Ă  la maison, voc Ă  recopier et Ă  apprendre, vĂ©rification chaque semaine du travail fait, interro orale sur le vocabulaire et contrĂŽle de lecture en classe Ă  la Un rĂ©cit parmi une sĂ©lection au CDI, classiques d'hier et de demain Ă©change Contes de Perrault contrĂŽle de Matilda lecture-plaisir cette annĂ©e mais pas dit Ă  l'avance.- Inspecteur Toutou rĂ©sumĂ© Ă  trous scĂšne par scĂšne relevĂ© et Ă©valuĂ© mais pas par une note L'Ogrelet questions Ă  faire Ă  la maison, relevĂ©es et le bilan des LC en 3e - L’Etrange Cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde parcours de lecture relevĂ© et Un rĂ©cit de dĂ©portation au choix parmi une liste journal de Le Vieux qui lisait des romans d’amour notes prises pendant la lecture pour un sujet de rĂ©flexion en Paroles de J. PrĂ©vert parcours de lecture relevĂ© et Une lecture cursive contemporaine au choix parmi une liste de livres au CDI Un Secret parcours de lecture relevĂ© et l'an dernier, j'ai donnĂ© en plus, mais pas eu le temps cette annĂ©e de sorte que l'annĂ©e prochaine, je vais inverser ma progression et commencer avec MĂ©dĂ©e d'Euripide pour pouvoir redonner mes LC - Antigone sujet de rĂ©flexion en classe ou Ă  la Le Soleil des Scorta parcours de lecture relevĂ© et du forum Amaliah a Ă©crit Sans sĂ©rie, pourquoi ne pas proposer des listes de LC diverses Ă  emprunter au CDI? Parce que le CDI a aussi besoin de livres pour pouvoir exister et qu'il peut fournir pour un projet mais pas pour les LC des 26 classes de notre bahut ?On a rĂ©ussi Ă  obtenir quelques fonds pour acheter plusieurs oeuvres jeunesse Ă  leur donner au choix en cursive mais lĂ  encore, pour le moment, on a juste assez pour que 3 classes sur 26 puissent le comme ça, ernya, c'est imparable. Vous n'avez pas beaucoup de livres dans ton CDI? Les quelques fonds obtenus dont tu parles, ce sont des fonds pour le CDI? Mais ton CDI n'a pas de fonds pour acheter dans l'annĂ©e des livres? Chez moi, la doc fait deux Ă  trois commandes par an pour environ 200 Ă  300 euros Ă  chaque fois. Nous n'avons que 17 classes dans mon collĂšge et des effectifs plutĂŽt lĂ©gers l'annĂ©e prochaine. Je fais emprunter un livre Ă  mes trois classes une fois dans l'annĂ©e sans problĂšme + quand j'emprunte toutes les Histoires noires de la mythologie et de la Bible et ma collĂšgue fait de mĂȘme Ă  une autre pĂ©riode de l'annĂ©e mais je crois que la doc serait d'accord et ravie que plus de classes empruntent un livre. On a aussi fait une Ă©tagĂšre spĂ©ciale pour les livres 6e et 3e qu'on a choisis nous-mĂȘmes. Quand je donne un titre au choix, c'est parmi cette similairesCombien de livres faites-vous lire dans l'annĂ©e?CollĂšge comment prouver que tous les Ă©lĂšves doivent avoir des cours de chaque matiĂšre jusqu'Ă  la fin de l'annĂ©e ?Faire lire 12 livres par an aux Ă©lĂšvesCombien de livres en 3e ?Français, lycĂ©e, 1re combien d'oeuvres en tout arrivez-vous Ă  faire lire dans l'annĂ©e ?Sauter versPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum Comment rendre son histoire fluide ? RĂ©digĂ© le 24 janvier 2008 1 minute de lecture Chapitres La situation initiale SI L'Ă©lĂ©ment perturbateur EP Les pĂ©ripĂ©ties P L'Ă©lĂ©ment de rĂ©solution ER La situation finales SF La situation initiale SI DĂ©but du rĂ©cit rien ne s'est encore vĂ©ritablement passĂ©. Le temps employĂ© est gĂ©nĂ©ralement l'imparfait, qui exprime une action longue de second pland qui dure dans le passĂ©. C'est le temps de la description dans le passĂ©. Elle rĂ©pond plus ou moins prĂ©cisĂ©ment aux questions Qui ? Quoi ? Quand ? OĂč ? Pourquoi ? Comment ?. Elle nous renseigne donc sur le cadre spatio-temporel le lieu et le temps de l'histoire. Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !C'est partiL'Ă©lĂ©ment perturbateur EP Un Ă©vĂšnement vient modifier la situation initiale et va dĂ©clencher une sĂ©rie de pĂ©ripĂ©ties. La perturbation est souvent signalĂ©e par un indice temporel tel que un jour, un matin, soudain, alors, tout Ă  coup... Changement de temps le tmps employĂ© devient le passĂ© simple qui marque un retournement de situation une rupture. Les pĂ©ripĂ©ties P SĂ©rie d'action ou d'aventures qui arrivent aux personnages. L'Ă©lĂ©ment de rĂ©solution ER Dernier Ă©vĂšnement qui rĂ©sout le problĂšme et met fin aux pĂ©ripĂ©ties. Il annonce la situation finale La situation finales SF C'est la fin du rĂ©cit, le retour du/des personnages Ă  une situation plus ou moins stable, siffĂ©rente en bien ou en mal de la situation initiale. La plateforme qui connecte profs particuliers et Ă©lĂšves Vous avez aimĂ© cet article ? Notez-le ! Agathe Professeur de langues dans le secondaire, je partage avec vous mes cours de linguistique ! 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID Viym96TTy6sC-UbFV71D7UYVTI9cmMB1BcNWUcmxTled8HjqCXh6oA== En 177, pendant le rĂšgne de Marc AurĂšle, une jeune fille de quinze ans arrive Ă  Lyon. C'est le dĂ©but de la persĂ©cution contre les chrĂ©tiens. Les Romains ont horreur de ces impies qui refusent leurs divinitĂ©s et vĂ©nĂšrent un Dieu unique. Toutilla fait partie de ces croyants persĂ©cutĂ©s. Son seul soutien est son amoureux, gladiateur et champion de course en char. Mais peut-elle lui faire confiance ?

le serment des catacombes résumé par chapitre